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Fabio Liberti 2008/04/10

Berlusconi, encore une fois ?

Contre-feux.com

(...) Silvio Berlusconi a radicalement modifié le paysage politique italien, polarisant sur sa personne tous les débats. La coalition de centre-gauche, qui rassemblait jusque-là des forces politiques hétérogènes, unies uniquement par l'opposition au magnat des médias, a désormais implosé, sous les coups du nouveau leader de la gauche italienne, Walter Veltroni, qui emprunte un style de leadership très proche de celui de.... Silvio Berlusconi. Sa formation politique, le Parti Démocrate, née d'une fusion entre des formations d'inspiration démocrate-chrétienne et l'ancien Parti Communiste Italien, se veut le c?ur du réformisme à l'italienne et a rejeté toute alliance électorale avec la légion de partis mineurs situés au centre-gauche, avec l'exception notable du parti "Italia dei valori", de l'ancien magistrat Antonio Di Pietro, qui avait fait éclater le scandale Mains Propres, et du Parti radical italien.

Reste à prévoir le résultat de ce scrutin. Silvio Berlusconi jouit encore des faveurs des sondages, mais depuis octobre dernier son avantage ne cesse de décroître, s'élevant aujourd'hui à 4 points au niveau du Sénat de la république. A la chambre des députés, en raison de la prime à la majorité nationale, Berlusconi ne devrait pas avoir de soucis majeurs à s'imposer. Par contre, au Sénat, l'Italie étant un système bicaméraliste et chaque loi devant transiter devant les deux chambres, la situation est plus tendue. Il est impossible aujourd'hui d'exclure un scénario dans lequel la droite remporte la chambre des députés, la gauche le Sénat, grâce à la prime à la majorité régionale prévue par la loi électorale qui change la donne.

Dans ce dernier cas de figure, seule une grande coalition chargée de modifier la Constitution du pays ainsi que la loi électorale serait envisageable. Bref, Silvio Berlusconi, diabolisé pendant des années par la presse internationale et par 50% de l'opinion publique italienne, se retrouverait finalement, et c'est déjà le cas grâce à la ligne politique "soft" voulue par Walter Veltroni, au centre du paysage politique italien : il deviendrait le père constituant de la nouvelle République italienne, et très certainement élu à la charge, certes honorifique, mais tout de même importante de Président de la République. Tel est le destin victorieux de celui qui a souvent été décrit comme fini par la presse internationale, mais qui n'a eu de cesse de rebondir...

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