EKAITZA Allande Socarros
Contre la spéculation: l'autonomie
(...) Toute action, à fortiori illégale, doit porter en elle le message du problème ainsi mis en exergue, et tout au moins des solutions ou des pistes proposées. Le simple activisme peut sans doute être le symptôme d'un mal existant, mais il n'aborde pas les moyens de la guérison. Le cri «Euskal Herria ez da salgai!», s'il se révèle bien une réalité indéniable et absolument dénonçable, ne va pas jusqu'au fond de la question qui est celle des moyens dont devrait disposer le Pays Basque Nord pour résister aux phénomènes spéculatifs dans le foncier et l'immobilier.
Ces moyens auraient dû être depuis longtemps exposés et défendus sur la place publique dans un projet politique abertzale digne de ce nom. Si cela avait été le cas, il n'est pas sûr que les actions antispéculation foncière auraient eu des relents de premiers temps des revendications abertzale. Mais l'élaboration d'un véritable projet politique abertzale, complet et crédible, a été sacrifié sur l'autel d'une unité de façade qui n'a d'autre ciment que les revendications a minima portées par le collectif Batera.
Un projet politique, c'est tout autre chose qu'un catalogue de revendications sans lien organique entre elles. Un projet politique, c'est formuler et défendre des propositions qui prétendent apporter des réponses globales, c'est l'outil qui doit nous permettre de convaincre la population de notre pays que nous avons besoin de tous les moyens pour prendre nos affaires en main.
Ce projet politique doit pouvoir être celui de l'autonomie. Le cadre institutionnel autonomique que nous devons penser, approfondir et argumenter devra comporter tous les moyens de conduire une politique qui garantisse les intérêts vitaux de notre pays, ceux liés bien évidemment à notre identité culturelle dont le vecteur premier est la langue, mais aussi ceux qui concernent tous les autres domaines.
Ainsi doit-il en être des moyens qui permettront de choisir un développement économique et social répondant au mieux aux besoins de la majeure partie de la population, de réguler des problèmes comme la spéculation sur le foncier et l'immobilier.