Antton Etxeberri 2011/3/3
Chasse à l'homme en Pays Basque
La journée d'hier a été marquée par une véritable chasse à l'homme opérée par les services de police à l'encontre des jeunes de Segi. Après les quatre arrestations de lundi, ce sont trois nouveaux jeunes indépendantistes qui ont été arrêtés hier, avec des dizaines de policiers en civil mobilisés pour l'occasion. L'Etat français a donc décidé de réagir rapidement à l'annonce des huit jeunes de Segi de vouloir continuer à mener leur travail politique, malgré la menace des mandats d'arrêt européens (MAE) à leur encontre. Tellement rapidement que trois des interpellés de lundi sont passés dès mardi matin en procès à Pau, et se sont entendus dire par le juge que l'original du MAE ne lui était pas encore parvenu. En attendant, ces jeunes resteront en prison. La précipitation et la violence avec laquelle les policiers agissent pour arrêter coûte que coûte ces citoyens basques interrogent : comment justifier cette véritable chasse à l'homme qui se déroule en ce moment au Pays Basque? Combien de policiers et de moyens mobilisés pour arrêter des jeunes, à qui l'on reproche uniquement d'avoir des idées politiques? Comment comprendre la violence disproportionnée utilisée non seulement envers ces jeunes, mais aussi par rapport à des élus du peuple qui ont décidé courageusement de les héberger, en l'assumant publiquement? Est-ce là la réponse de l'Etat français à ces jeunes qui demandaient la semaine dernière aux Etats français et espagnol de s'engager dans la voix de la résolution du conflit? Les événements de ces derniers jours prennent une grave proportion. La lutte dite «antiterroriste» permet aujourd'hui à des policiers de fracasser la voiture d'un élu, de projeter à terre l'une d'entre eux, de les menacer avec des armes. (...)