Liberation.fr | Jean-Damien Lesay 2008/1/5
Basques, Catalans et Galiciens jouent l'attaque contre la sélection espagnole
L'Euro 2008 sera-t-il la dernière grande compétition de football disputée par une sélection nationale espagnole unie ? Les revendications des communautés de Catalogne, de Galice et du Pays basque en matière de sport ont franchi, le 29 décembre à Bilbao, un cap symbolique. En signant la déclaration de San Mamés, les représentants des trois gouvernements autonomes cherchent à accélérer la reconnaissance de leurs sélections «nationales» respectives. (...)
(...) Une telle reconnaissance serait-elle une catastrophe sportive pour l'Espagne ? Pas nécessairement. Si quelques Catalans de haut niveau émergent encore dans un FC Barcelone mondialisé, la Selección ne puise plus guère dans les réservoirs galicien ou basque dont les clubs jouent les utilités en Liga. De plus, la mauvaise entente entre joueurs de régions différentes est régulièrement avancée pour expliquer les contre-performances récurrentes de l'équipe nationale. Sportivement toujours, les sélections autonomes sont prêtes. Ces dernières saisons, les Basques ont battu la Bulgarie, l'Uruguay ou le Nigeria alors que les Catalans l'ont emporté face au Chili et à l'Equateur. Les opinions publiques sont disposées à se ranger derrière de nouvelles couleurs. On est allé jusqu'à brûler un drapeau espagnol, fin décembre, dans le stade de Bilbao.
Affiliation. Reste à convaincre les dirigeants du foot international. Pour adhérer à la Fifa, la fédération d'une région doit se prévaloir de l'autorisation de la fédération de l'Etat dont elle dépend. Cette disposition a permis, en 2004, l'adhésion de la Nouvelle-Calédonie. Autre condition : une fédération n'est admise qu'après affiliation à une confédération continentale. Or l'UEFA a modifié ses statuts en 2002 afin que seules les fédérations d'«Etats indépendants reconnus par l'ONU» soient admises. Une modification apportée pour faire obstacle à l'adhésion de Gibraltar sous la pression de... l'Espagne.