Jacky Laborde Membre du PS
Democratie et Republique: Ils veulent voter chez eux!
Au XXIème siècle, les socialistes espagnols, mes camarades, ont supprimé la democratie et ont sali le socialisme, la république et ses idéaux issus des Lumières!
Officiellement membre du Parti Socialiste (coté français) où nous avons adhéré, suite à la guerre d'Algérie, il y a maintenant 37 ans, nous avons fait nôtres les grands principes de la République: «Liberté-Egalité-Fraternité». Nous tenons à les appliquer ici!
La République (Res publica = Chose publique): La République n'a pas de frontière! Le peuple exerce la souveraineté directement ou par l'intermédiaire de délégués-élus. L'Espagne n'est plus une République depuis le coup d'Etat du dictateur Franco. Celui-ci, obéissant aux ordres de Churchill et de Truman (lettre du 12 mai 1945), a, avec ses généraux et son organisation, mis et maintenu en place un «Roi» qui a, en 1973, par une déclaration aux Cortés, approuvé et pleinement reconnu pour sien le coup d'Etat de juillet 1936!
Or ici,le Pays Basque-Euskal Herria, divisé par une frontière imposée par deux états dominants, avait été rendu entièrement autonome par la IIème République Espagnole aux Cortés et le 7 octobre 1936 à Gernika d'où son bombardement, sur ordre de Franco, le 26 avril 1937 à 16 heures 45! Euskal Herria, son armée a été fusillée, n'est plus autonome depuis le 28 mars 1939, date de la reddition de l'Armée républicaine. Il n'y a plus de République ni espagnole ni basque!
Fraternité: La présente lettre, due aux circonstances, est fraternelle et s'adresse à tous, y compris à ceux qui se sont laissé abuser ou qui, compte tenu du contexte de violence, ont peur parce qu'on leur a appris à avoir peur! Ce principe n'est donc pas incontournable et peut être assimilé à du «respect» sinon: Il n'y a plus de Fraternité!
Liberté: La majorité du peuple basque a, depuis longtemps et bien avant le drame de Gernika, voulu une indépendance certaine. Des puissances etatiques ou de circonstance s'y sont, jusqu'ici, toujours opposé par la domination! «Toute domination est violence!», disait le savant! Mais alors qui domine en Eskual Herria? Le «Roi», ses pompes et ses oeuvres par un gouvernement espagnol centralisé et par une collaboration diffuse en est la réponse évidente! Comment?: Il suffit de vouloir savoir! La thèse de Jauréguiberry, même si elle date, et soutenue devant MM. Birnbaum, Nora et Touraine nous indique que lorsqu'on emprisonne pendant 3 minutes 24 secondes par habitant en Ibérie, le même pouvoir espagnol enferme 4 heures 2 minutes et 2 secondes par habitant au Pays Basque! En tuant, d'une façon ou d'une autre, 0,42 espagnols pour 10.000 habitants ils en tuent 9,46 sur 10.000 au Pays Basque! En torturant sans contrôle, sans réponse aux organisations humanitaires et sans commune mesure! En judiciarisant à l'espagnole des désaccords intellectuels, des «défauts de pensée» ou des silences forcés par la résistance! En Cautionnant des centaines de familles, d'amis, de villes et de villages par l'exigence de centaines de millions d'euros-cumulés à fonds perdus pour le seul fait d'être parents-amis, pour défaut de dénonciation de la violence du faible, pour des écrits de refus...! Voilà comment!
Egalité: Comme dans toutes luttes de libération nationale connues, mettre en avant la violence des résistants-terroristes c'est inverser, très gravement, les causes par les conséquences, c'est vouloir gommer la responsabilité première des dominants dans, hélas et finalement, toutes les violences! Ce n'est pas en fermant les journaux, en détruisant les archives, en emprisonnant les journalistes, en «achetant les moyens d'information» que l'Histoire basculera! De plus, et c'est le déclencheur de notre lettre que nous voudrions sage et de raison: Ce n'est pas en empêchant une partie conséquente du peuple de s'exprimer par un vote, même arrangé, d'opposants et de contestataires qu'on s'attribuera la vertu de la democratie appliquée! Au contraire, c'est l'aveu, aux yeux de l'Humanité, de l'impuissance et de la peur à la faire respecter mais plus encore à faire de sa suppression l'aveu de la faiblesse de ses idéaux! Ce n'était pas facile mais...: Au XXIème siècle, les socialistes espagnols, mes camarades, ont supprimé la democratie et ont sali le socialisme, la république et ses idéaux issus des Lumières! S'il faut encore y croire plus que jamais, il nous faut, comme nous l'avons fait pour l'Algérie, demander ici, au nom de socialistes-honteux, pardon au peuple basque! J'ai dit!