Le verdict est tombé : le département 64 est tombé à gauche et la droite locale a perdu. Jo Labazée va être élu jeudi président du Conseil général. La victoire de la gauche va sans doute provoquer une redistribution des cartes sur le département, notamment au sein de l'ancienne majorité départementale. (...) Il est probable qu'au sein de ces deux partis politiques, les stratégies vont évoluer. Habitués à travailler ensemble pour se partager le pouvoir, certains élus de l'UMP appellent à une réflexion interne au sein de ce mouvement pour reprendre ses libertés vis-à-vis du MoDem. Le jeu de Bayrou au niveau de l'Etat français, celui de Lassalle lors des dernières élections régionales, la triangulaire que ce dernier a provoquée lors des législatives de 2007 sur la IVe circonscription, sans parler des nombreux crocs-en-jambe opérés durant cette campagne électorale entre les deux frères ennemis que sont l'UMP et le MoDem, autant d'éléments qui laissent présager une nouvelle répartition des rôles, maintenant qu'ils se retrouvent tous les deux dans la minorité. L'UMP, qui n'a pas oublié le mal que lui a fait l'ex-UDF dans les années 90, notamment en Pays Basque intérieur, peut reprendre son indépendance au niveau départemental. L'union de façade présentée la semaine dernière à Bayonne risque de devenir un souvenir parmi les souvenirs. Quant au MoDem, il risque de se retrouver dans une situation difficile. Le grand virage à 180° qu'a opéré son responsable Jean-Jacques Lasserre concernant le Pays Basque ces dernières années annonce une réflexion approfondie. En cas de victoire de la gauche sur le département, et donc d'un président béarnais, le candidat d'Iholdy annonçait entre les deux tours qu'il serait nécessaire de se retrouver entre conseillers généraux basques pour «garder le pouvoir en Pays Basque». L'ambiance est visiblement propice à l'évolution des lignes politiques du côté de la droite.