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D. Evariste Ouédraogo 2008/2/7

La France, la rébellion tchadienne et l'Arche de Zoé

L OBSERVATEUR

(...) Au début de l'affaire, Idriss Deby Itno, face aux propos méprisants et arrogants de l'homme pressé de l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui avait osé déclaré qu'il irait chercher ses compatriotes mouillés dans le deal de l'Arche de Zoé «quoi qu'ils aient fait», avait eu une attitude tranchante, soutenant avec force argumentations que la justice se ferait au Tchad et qu'il n'était pas question que les juridictions de son pays se dessaisissent du dossier.

Le revirement d'Idriss Deby Itno dans cette affaire est tout simplement scandaleux. Il est d'autant plus honteux que ses déclarations orageuses n'étaient que du bruit pour rien. Et là Deby choque l'opinion par son attitude qui, il faut le reconnaître, n'onore pas le Tchad encore moins l'Afrique. Il a passé un marché éhonté avec les Français, confirmant par la même occasion que quelqu'un quelque part tire les ficelles dans l'histoire de la rébellion tchadienne et de la débâcle des rebelles qui ont voulu dernièrement l'assigner en résidence surveillée.

Comme à son habitude, l'ancien colonisateur a laissé faire les rebelles comme pour dire qu'Idriss Deby Itno, bien que président d'un pays souverain, n'en est pas le véritable maître à bord. Il ne « s'appartient pas » et doit se le tenir pour dit. Comme on peut le comprendre aisément, la France, la rébellion tchadienne et l'Arche de Zoé font l'objet d'un seul et même deal et la leçon que Deby doit assimiler une fois pour toutes est que quand on n'est pas indépendant, il faut être prudent dans ses propos pour n'avoir pas à se dédire honteusement plus tard. Le chef suprême des Tchadiens à vu rouge quand les rebelles ont assiégé sa résidence, mais s'en est tiré d'affaire grâce à la France, condamnée alors à rester un chien de garde dictant chaque fois sa loi.

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