La Cour de cassation vient de confirmer la décision du tribunal de Pau concernant le mandat d'arrêt européen visant Aurore Martin (...). L'Etat français vient de confirmer ce que la gauche abertzale dénonçait depuis de nombreux mois: une illégalisation de fait du mouvement indépendantiste basque sur le territoire français. Aujourd'hui, il s'agit d'Aurore Martin ; demain, ce sera un(e) autre, puis encore un autre... Jusqu'à ce que le mouvement politique soit réduit au silence. Depuis la décision de Pau, des milliers de citoyens dont parmi eux, des dizaines d'élu(e)s de toute tendance, se sont exprimés pour dénoncer que ce jugement représentait un grave précédent concernant la liberté des individus. Vendredi dernier, une dizaine de conseillers généraux ont critiqué publiquement une telle décision au Parlement de Navarre. Bien qu'il soit regrettable que ces propos interviennent pour certains un peu tard, ils ont le mérite d'exister et de mettre en avant le problème que pose la décision politique d'envoyer Aurore Martin en Espagne. Mais plus que des propos de regrets ou d'inquiétudes, la situation actuelle nécessite de la part de chacun des engagements clairs. Chacun de nous a pour responsabilité de ne pas laisser s'appliquer la décision judiciaire, chacun à son niveau. Localement, l'UMP, le PS et le MoDem se sont exprimés pour dénoncer; aujourd'hui, l'heure n'est plus aux paroles. Qu'attendent les responsables locaux du MoDem et du Parti socialiste pour faire remonter leurs inquiétudes jusqu'à Paris? Pourquoi ce sujet n'arrive pas à dépasser les frontières politiques locales? Quant à Max Brisson, représentant local de l'UMP, il a la possibilité s'il le souhaite d'intervenir au plus haut niveau de l'Etat français pour arrêter cette machine répressive. En a-t-il la volonté politique ? Ou restera-t-il dans cette attitude silencieuse complice de ces dernières semaines? Les actes sont aujourd'hui nécessaires pour arrêter cette fuite en avant.