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Marie-Jose BASURCO Urruña

Lettre ouverte à monsieur Marin, maire d'Urrugne

Je tenais à vous informer que le jeudi 23 août dernier, ma maison sise en plein coeur du bourg et dénommée Lanberria a été inondée. Il m'appartenait, selon ce qui m'a été indiqué par votre secrétariat, d'avertir la mairie. C'est chose faite.

A 12 heures l'eau boueuse a inondé notre maison, occasionnant des dégâts que vous imaginez sans peine mais qui ne seront pas remboursés par l'assurance, aucune déclaration de catastrophe naturelle n'ayant été envisagée par vos services. Le courant a entraîné toutes les cochonneries de l'amont: gasoil, plastiques, troncs d'arbres, détritus divers... A 17 heures, heureusement, les pompiers, seules âmes charitables des environs, sont intervenus lorsqu'ils ont pu pénétrer dans la maison et ce sans que la mairie, qui ne s'était rendue compte de rien, n'ait fait appel à eux. C'est vrai que deux cents mètres séparent notre pauvre demeure de la maison du peuple. Merci aux pompiers pour leur aide précieuse qui remonte le moral.

En ces temps sur-médiatisés où le mot solidarité fleurit à gogo sur toutes les bouches des responsables politiques, j'attends toujours une apparition d'un membre de la mairie, juste une apparition et quelques mots: avez-vous besoin de quelque chose? Mais rien. A croire que vous siégez à l'Elysée. Je vous rappelle que vous êtes le Maire de tous les administrés.

En 2002, lors des fortes inondations qui nous ont valu d'être évacués à quatre heures du matin par la grande échelle des pompiers, nous avions eu droit, c'est vrai, aux croissants et chocolats chauds distribués aux sinistrés de la commune.

Cette année là, à Lanberria, l'eau était montée à un mètre quatre vingt. Record inégalé dans toute la commune me semble-t-il sauf à Behobie. Tout le rez-de-chaussée de Lanberria avait été saccagé par les flots boueux qui avaient aussi emporté toute la réserve de bois de l'hiver, toutes nos chaussures, l'électroménager, les réserves alimentaires, meubles, tableaux et autant de souvenirs. Les services sociaux de la mairie m'avaient alloués dans l'urgence un chèque de 1.500 francs pour que je puisse racheter du bois pour l'hiver ainsi que quatre vieilles paires de chaussures dont en général on se débarrasse tant elles sont usées.

Quelque temps après, la presse faisait écho d'un formidable élan de solidarité pour les sinistrés de la commune, des dons avaient été recueillis lors des fêtes. Fait avéré ou intoxication, pour notre part, nous n'en avons pas vu la couleur.

Ce que j'ai dit à votre secrétaire est que si je m'étais appelée autrement, j'aurais sans doute eu droit à plus de mansuétude de vos services sociaux et techniques. Mais je m'appelle Marie-José Basurco... et j'ai sur la façade à l'est un petit drapeau qui doit faire tâche à l'entrée de ce bourg si délicieusement fleuri. Drapeau qui vous le savez a pour seul et unique objet de demander le rapprochement des prisonniers politiques basques et ainsi d'éviter à mes deux petites filles d'effectuer chaque mois 1.100 kilomètres pour voir leur père.

A moins que je ne me trompe.

Avec tout le respect que je vous dois, veuillez agréer, monsieur le Maire, mes salutations distinguées.

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