Antton Etxeberri 2011/1/15
Une position illégale mais plus que légitime
le journal
Au lendemain de l'annonce historique d'ETA, des dizaines d'élus et de personnalités du Pays Basque Nord sont apparues dans une conférence de presse pour s'auto-inculper d'héberger la militante abertzale Aurore Martin. Ce geste risqué représente un véritable défi pour la justice française, notamment de la part d'élus du peuple. Dans le nouveau contexte, l'Etat français qui vient de faire le pas d'accepter d'envoyer ses propres ressortissants devant les juridictions espagnoles pour des raisons politiques doit faire face à une colère qui monte. (...) La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a tenu à réagir personnellement au nouveau contexte politique : elle est sur la même longueur d'ondes que l'Etat espagnol. Les arrestations opérées à Zarautz et à Ciboure, moins de 24 heures après l'annonce de lundi, ont été la première réponse des gouvernements français et espagnol. A l'identique de ce qui s'est passé au moment de Lizarra-Garazi ou de Loiola, les Etats ont bien l'intention de semer des embûches sur le chemin qui conduit à la paix. Face à cela, seul le peuple basque dans sa diversité sera à même de faire aboutir le processus. Par le biais de la mobilisation et de la lutte. La démonstration de force de Bilbo samedi dernier autour du thème des prisonniers politiques, ou le défi lancé à l'Etat par des élus et autres personnalités en soutien à Aurore Martin cette semaine, sont autant d'exemples à suivre pour arriver à imposer dans le débat démocratique une juste résolution du conflit. Face aux pièges de la répression et du déni, les habitant(e)s du Pays Basque ont la lourde responsabilité de pousser en avant ce processus de paix. (...)