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Gara > Idatzia > Iritzia > Kolaborazioak 2007-01-30
Gael Roblin (Bretagne), Xabi Larralde (Euskal Herria)
Nations sans Etat. Le sens de notre appel

Il y a plusieurs mois plusieures organisations politiques issues des peuples sous tu-telle française proclamaient à l’occasion des journées internationales de Corte (*) en Corse leurs droit à l’autodétermination; le droit de mettre en oeuvre dans le cadre d’un statut officiel le développement de nos langues et nos cultures; le droit de promouvoir et de maîtriser son développement économique et social; le droit à la reconnaissance comme peuple et comme nation et le droit à mettre en oeuvre un processus de décolonisation.

Les organisations signataires de ce texte existent en Corse, Bretagne, Pays Basque, Alsace, Occitanie, Pays Catalans, mais aussi en Polynésie, Martinique, Guyane, et d’autres sont susceptibles de les rejoindre dans les mois qui viennent. Elles évoluent dans des contextes très différents et n’ont pas toutes le même poids, mais nous pensons que leur appel résonne de façon bien par- ticulière alors que nous sommes dans une période qui devrait être riche en débats notamment en matière institutionnelle.

Ce texte rappelle aussi que la persistance de ces revendications partagées par des centaines de milliers de «citoyens» dit «français» démontre le caractère rétrograde de l’état francais en matière démocratique et de diversité culturelle, ainsi que de son mépris souverain du droit international, puisque le non-respect de ces revendica- tions se fait en violation de la résolution 1514 des Nations Unies et de la Charte des droits civils et politiques des Nations Unies de 1966.

Mais au delà des textes quelques récents exemples d’actualité viennent donner encore plus de reliefs et de pertinence à cette déclaration.

46% des citoyens de l’Union Européenne vivent dans des espaces locaux disposant de forts pouvoirs législatifs. Ce n’est, bien sur, le cas d’aucun des peuples sous domination française. Ajoutons à cela que le Danemark, l’Irlande, les trois pays Baltes, la Slovénie (et ce ne sont que quelques exemples) eux sont des états indépendants (par ailleurs membres de l’UE et, donc, susceptibles de la présider) ayant une population et des territoires souvent comparables (ou inférieur en nombre ou en surface) à celle de la Bretagne par exemple, ou encore à la Corse si l’on fait la comparaison avec Malte ou Chypre.

Le débat qui risque fort de traverser de façon centrale les élections de mai en Ecosse sur l’accession à l’indépendance, le récent accès du Montenegro à cette forme de souveraineté renforcent notre volonté de débattre et affirment notre droit à décider chez nous de ce qui nous semble bon. Ces quelques faits incontestables viennent éclairer le formidable et sidérant déficit démocratique que nous dénonçons.

L’article deux de la constitution française stipule que la langue de la république est le fran- çais. A l’exclusion de toutes les autres langues bien sûr. Nos langues, celles de millions de prétendus «citoyens fran- çais» sont exclues de la vie publique, des médias, des institutions. Ce n’est pas la vague promesse de la candidate socialiste de ratifier (enfin!) la Charte européenne de langues minoritaires si elle était élue et la tentative malheureuse du député UMP Marc LeFur d’engager un débat sur ce point lors du débat sur la question du corps électoral en Kanaky qui assouvissent la soif de débat et d’ actes concrets des centaines de milliers de ceux qui militent pour l’épanouissement et la promotion de nos langues. Personne d’autre n’a rien à dire ?

Outre la revendication strictement culturelle notre appel posait clairement la question du droit de promouvoir et de maîtriser son développement économique et sociale pour nos peuples. Si plus de 4.500 élus de Bretagne se sont positionnés (tous comme le Conseil Régional de Bretagne administrative et le Conseil Général de Loire-Atlanti- que) suite à de longues années de mobilisations populaires, en faveur de l’unité territoriale de la Bretagne c’est bien que le cadre de référence socio-historique local commun à tous les Bretons apparaît comme un espace possible pour construire de nouvelles solidarités, mais aussi un cadre cohérent pour un nouveau développement socio-économique. Personne ne les a entendu?

Depuis l’échec du référendum suite au processus dit de Matignon, la Corse n’a pas trouvé la sérénité et le peuple corse n’a toujours pas les moyens de prendre ses affaires en main. La seule réponse a de graves questions de fond comme l’évolution institutionnelle, la dépossession de la terre au profit d’étrangers fortunés a été et reste la répression. Alors qu’arrestations et incarcérations se multiplient, que des Corses perdent leurs vies dans des actions clandestines, y a-t-il dans ceux et celles qui prétendent à la presidence de l’Etat français des hommes et des femmes de dialogue?

Les dramatiques récents développements du conflit politique en Pays Basque confirment l’implication de l’Etat fran- çais aux côtés de l’Etat espagnol (comme le rappelle notamment la présence de plus de 130 prisonniers politiques bas- ques dans les prisons de la république). La France doit s'inscrire dans un processus de paix basé sur la reconnaissance du droit à l’autodétermination, processus qui doit, pour nous, continuer.

Dans la partie du pays basque située dans l’Etat français la volonté de changement et de reconnaissance politique et institutionnelle est également très forte, mais là encore y a-t-il quelqu’un pour en débattre ?

On se souvient de l’émoi légitime suscité il y a quelques mois par le vote de la loi relative aux «aspects positifs» de la colonisation française de part le monde. Nous avons joint nos voix à celles de nos camarades «d’Outre-Mer» à travers cet appel pour qu’enfin la France se mette en conformité avec le droit international dont elle se revendique en matière de décolonisation, afin que marti- niquais, guyanais, guadeloupéens, kanaks, polynésiens et d’autres décident en toute souveraineté de leurs choix économiques, culturels, environnementaux. Que l’on cesse de réécrire l’histoire pour leur permettre de dessiner leur futur! Ça non plus ça ne mérite pas un débat?

La destitution récente de l’indépendantiste Polynésien Oscar Temaru suite aux basses-manoeuvres de l’UMP et la complicité de l’UDF, qui présidait la collectivité de Polynésie souligne douloureusement la pertinence d’une des revendications de son parti (le Tavini Huiratiraa) précisé lors de la rédaction de notre appel qui stipulait à Tahiti Nui étant un Pays d’Outre Mer, le Tavini Huiraatiraa réclame le droit d’élire par la voie du suffrage universel son président. Là encore si cette revendication démocratique avait été mieux entendue, nul doute que le destin actuel de la Polynésie serait tout autre.

La reconnaissance du droit à l’autodétermination des peuples sans état sous domination française est une revendication démocratique, elle sous entend le réglement global et juste de situations plus ou moins conflictuelles. Certains sans doute, nous rétorqueront que le seul sujet historique collectif est le peuple français et que le reste n’est que du vent. A ceux là nous souhaitons rappeler que hormis la France, seule la Turquie parmi les membres du Conseil de l’Europe refuse de reconnaître l’existence de plusieurs peuples sur son territoire. Aux autres nous réaffirmons notre souhait de débattre. Chiche! Il paraît qu’il y a bientôt des élections. En ce début d’année c’est le principal voeux que nous formulons. -

(*) Appel signé par : Batasuna (Euskal Herria, Pays Basque), Abertzaleen Batasuna (Pays Basque) Corsica Nazione independente (Corsica), Emgann-Mouvement de la Gauche Indépendantiste (Breizh), Tavini Huiratira (Polynésie), GRS, Parti Komunis Pou Lendependans ek Sosyalism et Consel National des Conseils Populaires (Martinique), Anaram Au Patac (Mouvement de la Gauche Revolutionaire Occitanne), Mouvement d'Emancipation Démocratique et Sociale (Guyane), ERC Gauche Republicaine Catalane, UPA (Union du Peuple Alsacien)


 
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